Seniors, vieux, âgés… Ces mots sont devenus des raccourcis omniprésents dans notre langage professionnel et médiatique. Lorsqu’il s’agit de parler des plus de 60 ans, il semble qu’aucune autre terminologie ne puisse s’imposer.
Et pourtant, quelque chose d’étrange se produit.
Pourquoi les « seniors » sont-ils soudain partout ? Pourquoi tant d’entreprises ciblent cette catégorie sans nuance, sans distinction ?
Dans nos campagnes marketing et nos discours internes, l’étiquette « senior » séduit. Elle simplifie. Elle rassure. Mais à quel prix ?
L’étiquette, une identité réductrice
Dire d’une personne qu’elle est « senior » ou « vieux », c’est souvent plus qu’un simple qualificatif. C’est une assignation à une identité figée.
On entend parfois : « C’est normal, à leur âge ils n’utilisent plus trop la technologie. » Ou encore : « Ils sont moins dynamiques, ils préfèrent des produits classiques. »
Mais si la majorité de vos clients « seniors » pensent différemment, posez-vous cette question : Est-ce vraiment une question d’âge ? Ou bien une façon de simplifier une réalité complexe ?
Une prophétie autoréalisatrice
Attribuer ces étiquettes, c’est contribuer à créer une cage invisible. Une personne n’est plus reconnue pour ses compétences, ses valeurs, ou ses aspirations, mais pour son âge.
« Vieux » finit par rimer avec « limité ». « Senior » devient synonyme de « passéiste ».
Et c’est là que le drame s’opère : Lorsque les personnes intègrent ces étiquettes, elles s’y conforment.
Le message implicite ? « Ce n’est plus pour vous. » Et elles finissent par y croire.
L’étiquette devient une frontière invisible qui bride les initiatives et alimente la résignation.
Une barrière pour l’innovation et la diversité
Pour les entreprises, ces raccourcis sont également risqués.
Se limiter à la catégorie « senior » conduit à ignorer la diversité qui existe au sein même de cette tranche d’âge. Un retraité actif de 65 ans n’a pas les mêmes besoins qu’une personne de 80 ans.
Uniformiser cette audience, c’est se priver de segments porteurs et de nouvelles opportunités.
Au lieu de segmenter par âge, pourquoi ne pas s’intéresser aux comportements, aux centres d’intérêts, et aux styles de vie ?
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