Adoption du Bien Vieillir : Le Cheminement Mental des Seniors

Adoption du Bien Vieillir : Le Cheminement Mental des Seniors
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En France, les initiatives et ateliers dédiés au « bien vieillir » rencontrent souvent des difficultés à attirer un large public de seniors. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène :

  • Faible Culture de Prévention : Contrairement à certains pays où la prévention est fortement ancrée dans les mentalités. En France, il existe une tendance à consulter un professionnel de santé uniquement lorsque des symptômes apparaissent. Les seniors peuvent ne pas percevoir la nécessité de participer à des ateliers de prévention. Préférant attendre d’avoir un problème de santé pour agir.
  • Prise en Charge des Soins de Santé : En France, le système de santé repose sur une prise en charge « importante ». Cela peut conduire à une perception de « gratuité » des soins. Pouvant réduire l’incitation à participer à des activités de prévention qui, bien qu’utiles, ne sont pas perçues comme immédiatement nécessaires.
  • Manque de Sensibilisation : Il peut également y avoir un déficit d’information ou de communication sur les bénéfices de ces actions.
  • Barrières Psychologiques et Culturelles : La participation à des ateliers peut aussi être freinée par des barrières psychologiques. Comme la peur de se confronter aux réalités du vieillissement, ou culturelles, où le vieillissement actif n’est pas encore pleinement intégré dans les habitudes.

Dans cette chronique, je vais aborder le Cheminement Mental des Seniors adapté au Bien Vieillir. Plus précisément avec les étapes de l’expérience mentale et cognitive que nous parcourons tous.

  • Perception : Lors de la perception, nos sens captent des stimuli externes (comme la lumière, le son, etc.). Ces stimuli sont transformés en signaux électriques. Notre cerveau les interprète. Même à ce stade, il est possible que des images mentales commencent à se former. Mais elles sont encore très brutes, simplement un reflet de ce qui a été perçu.
  • Conception : Au moment de la conception, notre cerveau utilise des images mentales pour classer et étiqueter les perceptions. Par exemple, lorsque vous voyez un objet rond et rouge, votre esprit peut former l’image mentale d’une pomme ou d’une balle, selon le contexte. Ces images mentales sont basées sur des expériences passées et des souvenirs. Elles aident à donner un sens aux perceptions brutes.
Les étapes de l'expérience mentale et cognitive - Bien Vieillir
  • Interprétation : L’interprétation utilise également des images mentales, mais de manière plus complexe. Ces images sont influencées par nos émotions, nos croyances, nos attentes et même notre inconscient collectif ou culturel. Par exemple, l’image mentale d’un ciel nuageux peut évoquer des sentiments de tristesse ou de calme, selon vos associations personnelles. L’interprétation est donc une superposition d’images mentales qui donne une signification plus profonde ou subjective à ce qui a été conçu.
  • Émotion : C’est à ce stade qu’une émotion est générée en réponse à l’interprétation. Cette émotion peut être joyeuse, triste, en colère, anxieuse, ou toute autre nuance émotionnelle. Par exemple, si vous avez interprété le visage comme celui d’un ami. Cela peut susciter de la joie ou du réconfort. Si c’est une personne avec qui vous avez eu un conflit, cela peut générer de la colère ou de l’anxiété.
  • Opinion : Enfin, une opinion se forme, basée sur l’ensemble de ce processus. L’opinion est un jugement ou une conclusion que vous tirez à partir de l’émotion ressentie et des interprétations antérieures. Elle peut être positive, négative, ou neutre, et devient souvent une croyance stable ou un jugement que vous associez à la personne, l’événement, ou la situation en question.

Souvent, ce processus se déroule très rapidement et inconsciemment. Nous ne sommes pas toujours conscients des étapes intermédiaires entre la perception initiale et l’émotion finale. C’est pourquoi certaines émotions peuvent sembler surgir soudainement, sans que nous comprenions exactement pourquoi.

Beaucoup de choses peuvent être dites pour expliquer son application dans le champ du bien vieillir. Je vous propose de simplifier au maximum la situation.

Imaginons que nous proposons des actions de prévention avec une communication axée sur le terme « bien vieillir ».

La manière dont nous allons proposer nos actions peut être tout d’abord perçue de manière très rapide et inconsciente, pour être ensuite conceptualisée afin de comprendre le sens de la proposition. Il s’agit également d’une étape qui est, dans la très grande majorité des cas, inconsciente.

Ensuite, en fonction des croyances et des valeurs de la personne par rapport au sujet du bien vieillir, une interprétation peut être réalisée.

Imaginons maintenant la réception de notre communication par une personne jeune senior. Dont la valeur principale est la force, avec la croyance est qu’il « faut être fort pour être aimé ». (23% des Seniors Hommes).

Cette personne va probablement interpréter le terme « vieillir » de manière négative. Avec des références à une personne âgée, fragilisée voire dépendante (bien évidemment, c’est un exemple). Ensuite, cette croyance va fortement impacter son interprétation. Et engendrer probablement une émotion négative, soit une légère honte, soit même une légère colère. Une de ces deux émotions, voire un mélange des deux, va être ressentie par la personne.

En fonction de ses valeurs et croyances, l’acception ou le refus des actions en faveur du Bien Vieillir.

On peut alors imaginer qu’elle va refuser ce que nous lui proposons dans le cadre du bien vieillir.

Imaginons maintenant une deuxième personne pour qui la santé est la valeur principale, et qui a une orientation temporelle vers le futur avec un prisme d’évitement. Autrement dit, pour simplifier, cette personne va adopter des comportements, souvent inconsciemment, pour valider sa valeur de la santé en prenant des actions visant à éviter, ou à tenter d’éviter, d’hypothétiques difficultés de santé dans les prochaines années.

Cette personne va percevoir notre communication et sera probablement plus susceptible d’accepter notre proposition. C’est d’ailleurs ce que j’appelle les seniors initiés, qui représentent environ 18 % de la population des plus de 60 ans.

Une première conclusion pourrait être de centrer notre réflexion sur une segmentation des seniors vis-à-vis de la prévention, afin de cibler les personnes les plus sensibles ou les plus à risque.

Dans cette chronique, je souhaite aller plus loin avec ces deux exemples.

Marketing du Bien Vieillir
Marketing du Bien Vieillir

Il existe des possibilités de présenter une communication sur le bien vieillir de manière à influencer la partie conception.

Pour cela, prenons un exemple dans le domaine de la téléassistance. Nous pourrions construire une communication qui s’adresse aux personnes âgées, mais avec un encart expliquant que la téléassistance peut également être utilisée par des travailleurs isolés.

En faisant cela, nous empêchons la personne qui regarde cette communication d’interpréter la téléassistance comme étant uniquement destinée aux personnes âgées. C’est ce que j’appelle le recadrage de contexte.

Une autre possibilité est de proposer une expérience avant de présenter le produit ou le service lié au bien vieillir. Par exemple, organiser des ateliers avec une forte dose de convivialité et une communication qui mette en avant cet aspect, pour ensuite proposer l’action sur le bien vieillir.

Ainsi, l’interprétation de l’atelier peut être différente et être perçue bien plus positivement qu’une présentation un peu trop directe sur le sujet du bien vieillir.

Vous avez compris qu’il s’agit d’utiliser les croyances et les valeurs des personnes afin de pouvoir présenter avec tact ces actions sur le bien vieillir. Il est ainsi possible d’orienter l’interprétation, voire même la conception que la personne se fait de nos actions de prévention.

D’autres possibilités consistent à utiliser des images pour générer des références et des émotions positives. On peut également jouer sur les couleurs ou sur le texte, et la sémiologie apporte de nombreux outils qui, lorsqu’ils sont combinés avec des outils psychologiques, sont très puissants pour proposer des solutions pertinentes dans le domaine du bien vieillir.

Lorsque l’on prononce un mot, celui-ci est rattaché inconsciemment à ce que j’appelle une référence mentale. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une image mentale. La plupart d’entre nous sont totalement inconscients de ces images, sauf à pratiquer la méditation, par exemple.

Si je vous parle de vacances, vous allez automatiquement penser à des vacances avec une image qui va s’éclairer « dans votre cerveau ». Si je vous dis « gâteau », vous allez probablement imaginer un gâteau, peut-être même saliver et ressentir une émotion.

Et si je vous dis « bien… vieillir », en laissant un silence entre les deux mots, votre cerveau va devoir déclencher au moins deux images pour comprendre d’abord le mot « bien » et ensuite le mot « vieillir ». Il est fort probable que l’image qui va se déclencher à partir du verbe « vieillir » soit une image sombre, limitée, statique, et qui va engendrer une émotion négative.

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