Les Seniors & Relations Intergénérationnelles ? oui et non

Dans la Silver économie, les approches intergénérationnelles sont souvent présentées comme une voie d’avenir. Qu’il s’agisse de loisirs partagés, de cohabitation ou d’activités communautaires, l’intergénérationnel semble prometteur. Mais une question demeure : les seniors souhaitent-ils vraiment participer à des activités intergénérationnelles ?

La réponse n’est ni simple ni univoque. Elle est à la fois « oui » et « non », selon le profil des seniors concernés. La population senior est extrêmement diversifiée, et si certains sont enthousiastes à l’idée de partager des moments avec d’autres générations, d’autres préfèrent s’en écarter.

Une majorité préfère les liens familiaux

Les études réalisées par Senior Strategic montrent que la plupart des seniors apprécient les interactions intergénérationnelles, mais surtout dans le cadre familial ou amical. Ils valorisent les moments partagés avec leurs petits-enfants ou les jeunes membres de leur entourage proche. L’aspect personnel et affectif joue un rôle déterminant.

En revanche, ces mêmes seniors se montrent plus réservés lorsqu’il s’agit de participer à des activités intergénérationnelles impliquant des jeunes qu’ils ne connaissent pas. Cette réticence est accentuée par des préjugés ou une perception de différences culturelles et de valeurs.

Les jeunes seniors et leurs préférences

Une tendance clé révélée par nos études est que les jeunes seniors préfèrent être en compagnie d’autres jeunes seniors. Les interactions intergénérationnelles, bien que valorisées, sont souvent envisagées comme des expériences ponctuelles, non systématiques.

Il est frappant de constater que les meilleures interactions ont lieu entre personnes du même âge. La qualité des échanges et la profondeur des relations semblent dépendre de cette proximité d’âge et d’expériences communes.

L’intergénérationnel comme moyen, non comme objectif

Dans une de nos récentes études, nous avons observé que les solutions intergénérationnelles fonctionnent mieux lorsque l’intergénérationnel est conçu comme un moyen, et non comme une fin en soi. Les seniors sont plus enclins à participer à des activités où l’objectif principal est de créer des liens avec d’autres adultes de leur âge, même si ces activités incluent également des interactions avec des jeunes.

Les freins aux relations intergénérationnelles

Les freins majeurs apparaissent lorsqu’il s’agit de créer des relations intergénérationnelles de type « one-to-one », comme dans le cadre de la cohabitation intergénérationnelle. La peur de l’inconnu, les préjugés envers certaines jeunes générations et le sentiment d’un fossé entre les valeurs des jeunes et celles des seniors constituent des obstacles significatifs.

Différents types d’activités intergénérationnelles

Pour contourner ces réticences, il est essentiel de développer des activités intergénérationnelles adaptées :

• Activités de groupe : Les rencontres entre plusieurs seniors et un groupe de jeunes suscitent moins de freins. Le cadre collectif rassure et favorise l’engagement.
• Activités en face-à-face : Les rencontres individuelles (one-to-one) sont plus compliquées à mettre en place et souvent déclinées par les seniors.

Conclusion

L’intergénérationnel dans la Silver économie est un levier intéressant, mais il ne peut être appliqué uniformément. Les activités doivent être adaptées en fonction des profils seniors, de leurs attentes et de leurs préférences. L’objectif reste de favoriser des relations sincères et profondes, en prenant en compte les besoins de chaque génération.